Un lien à vie avec son cheval

L’entraînement accompagne notre cheval pour la vie. En fait, dès sa naissance, le poulain entre en contact avec l’être humain et, que nous le voulions ou non, chaque fois que nous interagissons avec lui, nous l’entraînons d’une certaine manière ; lorsque nous mettons sa tête, nous l’emmenons à la corde, nous le brossons, nous le lavons, etc.

Les proies sont généralement herbivores, donc, sauf dans des situations particulières, elles doivent se limiter à baisser la tête et à manger, mais d’autre part elles sont continuellement victimes des attaques des prédateurs. Leur priorité est donc la sécurité, qui, au sein du troupeau, est assurée par le chef.

C’est pourquoi il est essentiel d’établir une relation de leadership avec notre cheval.

La violence fait que le cheval nous craint et nous identifie comme des prédateurs, ce qui rend impossible l’établissement d’une saine relation de collaboration. Habituellement, au fil du temps, les chevaux contraints de travailler par la force développent des réactions de panique face à des exigences qui, en quelques années, les rendent inutilisables. Même le fait de montrer de l’insécurité et d’être trop permissif ne contribue pas à créer une relation saine. En effet, une personne qui se comporte de manière insécurisante n’est pas identifiée comme un leader, mais le cheval la place un échelon en dessous de lui sur l’échelle hiérarchique, puis s’oppose aux demandes et réagit de manière irrespectueuse.

Un entraîneur est exigeant mais aussi respectueux, précis dans ses demandes mais n’oublie pas de récompenser. Le leader est « juste » et équilibré.

La proie a évolué d’une manière complètement différente des prédateurs. Le cheval, comme la plupart des proies, a des yeux sur le côté et a une vue qui couvre presque 360 degrés, ce qui lui permet de voir la présence d’un prédateur venant de n’importe quelle direction et de s’échapper. Le chien, par contre, comme la plupart des prédateurs, a les yeux en position frontale. Cela réduit considérablement le champ de vision mais lui permet également de se concentrer précisément sur sa proie, en percevant le moindre mouvement. Le prédateur a une vitesse explosive, l’endurance est antérieure : le cheval ne montre pas de douleur car il n’est pas identifié par le prédateur comme l’élément le plus faible. Si, par erreur, la patte d’un chien est piétinée pendant un instant, elle se met immédiatement à grogner ; le cheval, au contraire, souffre en silence. Ce comportement, combiné à une mauvaise culture humaine sur le sujet, signifie malheureusement qu’en matière d’équitation, quelqu’un utilise encore des équipements coercitifs et des systèmes extrêmement violents qui terrorisent et torturent les chevaux, au lieu d’essayer de comprendre comment obtenir de meilleurs résultats en basant le travail sur le respect et la confiance.

Ces exemples nous aident à comprendre que nous ne pouvons pas attendre du cheval qu’il comprenne nos exigences et nous fasse confiance tant que nous attendons de lui qu’il raisonne selon nos propres schémas. La seule façon de se connecter avec lui est de comprendre comment il pense et agit.